In Da Club

A Sexual Fantasy

— By Gaelle

Tu les sens ces basses ? Celles qui cognent sourdement dans tes tempes, qui résonnent dans ton cœur et te font oublier que tu as un cerveau ? Celles qui te ramènent aux origines, au beat, à la soul, à ta nature sauvage. Celles qui crispent tes ongles dans ta peau perlée de sueur, qui ralentissent tes hanches au diapason du son, ton corps à l’abandon. Les basses sales qui obscurcissent les salles des bars en sous-sols, envahies par les vapeurs de phéromones. Les basses qui violent ta tête, frappent tes paupières mi-closes, pénètrent tes pieds nus et chauds battant le sol collant. Ces basses qui te jettent dans la voluptueuse marée humaine ondulant autour de toi. Tu sais plus comment tu t’appelles, tu sais plus où tu habites, t’en a rien à faire. Tout se passe ici, maintenant, tu ne vis que pour la musique. C’est ta maîtresse. Elle t’excite, ton corps répond. Étourdi par les émanations d’alcool et le projecteur qui balaye la salle, tu bandes dans la foule possédée et animale. Ça se touche, ça se caresse, ça se griffe, ça crie. Deux filles se roulent des pelles contre toi, tu attrapes les cheveux de l’une d’elle, elle aime ça. Un mec serre ton cul dans ses mains musclées, t’aime ça. C’est ça le pouvoir des basses, mon gars. Y’a que toi, faisant l’amour avec la musique. Les autres, ce sont des fantasmes en chair, des chimères provocantes pour faire pulser le sang dans tes veines et te faire jouir en communion avec le son du monde.