Constriction

Je suis une femme queer menant une vie d’hétérosexuelle. Pardon, je suis une femme pansexuelle en relation avec un homme.

Cet homme dans ma vie, avec qui je partage des liens qui sont, pour l’instant, ceux de la monogamie, est en contact professionnel avec une femme que je ne connais pas du tout, mais qui me semble intéressante.

Les amours impossibles ont toujours eu ma faveur : illusoirement sécuritaires; propices à l’apitoiement et à l’autoflagellation… mais je m’égare : il ne s’agit ici que d’une attirance. Cela dit, les histoires s’embrouillent par moments, avides de se partager diverses choses comme la honte, l’insécurité, la culpabilité, mais aussi d’autres plus jolies comme par exemple la soif d’être inspirée par quelqu’un.

Bref, cette femme m’inspire, mais je ne peux mettre devant elle mon désir. Avec mon autorisation, toutefois, mon partenaire, s’il le voulait, pourrait faire action du sien. Le jeu ne vaut probablement pas la peine d’être risqué car la relation professionnelle qu’ils entretiennent doit être priorisée; ils font ensemble un travail important.

Reste l’imaginaire. Trop souvent l’imaginaire de l’interdit, d’ailleurs…

Je voudrais matérialiser cette volonté de confinement, d’anéantissement de mon être presqu’en dehors de mon désir, d’où l’attrait des différentes possibilités de contraintes physiques, qui cependant demandent à amener quelqu’un à agir directement, à performer sur la matière de ce désir.

Ici, forcément, dans les les canevas qui parfois se dénudent, je fais éventuellement partie des jeux, tantôt assujettie, tantôt agente du plaisir d’autrui et, par le fait même, du mien.